Erik Decamp

Mountain Guide

septembre 2014

Cette fois, le chocolat sans le poisson !

Il y a une semaine, « Cacao Girl » s’était finie en queue de poisson après deux longueurs, sous une pluie bientôt battante. La fille en chocolat avait des airs de sirène... Cette fois sera la bonne, après ces journées visant à acquérir plus de confiance et d’aisance. Très belle conclusion, qui appelle, bien sûr, des prolongements !

Une bien belle voisine

Chéserys, le retour ! C’est tellement beau, et après être passés devant la voie « Voisine » il y a une semaine la tentation a eu le temps de faire son chemin. Jean-Michel est plus à l’aise, et grimper le met en joie. Quoi de plus gratifiant pour un guide ?

Au grand dam...

Nous voici à nouveau ensemble, avec Jean-Michel, pour trois journées d’escalade. Enfin presque, la première étant de mon fait plutôt une demi-journée. Curieusement, je n’étais encore pas allé au Chapeau, où se trouve cette jolie voie en « cinq » et en dalle (c’est le moins qu’on puisse dire) qui s’appelle, allez savoir pourquoi : « Au grand dam de ces dames ». La vue sur la vallée et le massif est saisissante, la Dent du Géant et les arêtes de Rochefort émergent au loin pendant que les Drus nous dominent.

Prendre la mesure des choses

Le séminaire que nous accompagnons en cette merveilleuse journée d’automne, après une séance de travail, la soirée et la nuit au Montenvers, s’inscrit dans un projet de longue durée commencé depuis bientôt deux ans. Cette équipe vit un quotidien très tendu, exigeant, et les respirations sont rares. Après une première expérience en 2013, nous prolongeons ici en nous « avançant » un peu plus dans la montagne. Ces deux sessions auront été différentes, et ce qui marque celle-ci est sans doute le recours à l’endurance. Saisir le proche et le lointain, mesurer que ce qui les relie réside dans notre lente progression, prendre la mesure du temps.

La fille en chocolat et la queue de poisson

Aujourd’hui s’annonçait plus difficilement jouable... Petites averses et quelques éclaircies le matin, petites éclaircies et quelques averses l’après-midi. Avec ça, débrouillez-vous ! Le choix s’est porté sur « Cacao Girl », accès rapide, échappatoires possibles, histoire d’assurer un minimum de belle escalade. Deux belles longueurs qui ont donné à Jean-Michel de la satisfaction et de l’assurance pour les escalades à venir, puis une longue averse a coupé court à cette valeureuse tentative... A suivre.

Des journées "jouables"

Peu avant de venir, nous nous interrogions sur le temps qui nous attendrait pour cette fin de semaine. Rien de bien clair, mais juste ce qu’il faut pour que ce soit « jouable », compte tenu de nos intentions d’escalade-plaisir. Après une journée aux Gaillands pour reprendre quelques repères, et Jean-Michel se régale dans la « voie jaune » des Chéserys, suivie de l’Aiguillette d’Argentière, toujours étonnamment gratifiante !

La fin de Babylone

Rien à voir avec l’Etat Islamique en Irak, et d’ailleurs il faudra un jour que je demande à Michel Piola pourquoi il a nommé sa voie ainsi. Nous voici encore avec Fabien, profitant des dernières journées d’ouverture des remontées mécaniques côté Aiguille Rouges (quelle désolation d’arrêter le 14 septembre alors que l’automne, souvent merveilleux, commence à peine !). Depuis longtemps cette voie me faisait envie - je ne sais pourquoi - et l’occasion se présentait aujourd’hui. Magnifique escalade, raide, sur un rocher structuré et adhérent, tout pour le plaisir de la grimpe ! De cette falaise du Brévent nous assistons, ébahis - et en ce qui me concerne, effrayé - à deux vols de « wingsuit ». Et nous recueillons pleinement le fruit de la petite remise en train d’hier.

Atome Crochue.

Mais non, ce n’est pas une faute d’accord. Atome, sur la Tour des Crochues, cela fait « Atome Crochue ». Encore une production Michel Piola, si fécond en belles voies ludiques. Pour Fabien Ibarra comme pour moi, c’est un peu la reprise, question escalade. En été, nous passons plus de temps à marcher dans la neige qu’à grimper, et il y a une grande jouissance à profiter de ces belles journées d’automne, dans une ambiance montagne mais pas trop, sur un beau rocher, à un niveau techniquement sympathique.