Erik Decamp

Mountain Guide

janvier 2014

Une journée au vol

Ni l’un ni l’autre n’avions particulièrement envie de nous lever tôt, mais j’avais, comme on dit, un train à prendre, et cette jolie sortie sur l’Aiguillette - à nouveau, mais la montagne se renouvelle sans cesse - devait tenir dans une toute petite matinée. L’occasion, comme d’autres au bistrot, de discuter avec Yves et de partager des choses légères, d’autres plus denses.

Plaisir, confiance, prudence

Trois guides ensemble pour le plaisir d’une petite journée de ski sur le glacier de Toule. De la confiance bien sûr avec Fabien Ibarra et Yves Martine. De la prudence aussi, car comme nous le voyons là les instabilités du manteau neigeux pourraient vite nous rappeler à l’ordre !

Le sourd soupir de la neige

Ce matin, sur l’Aiguillette des Houches, seuls les animaux avaient déjà fait des traces. A mon grand étonnement, j’étais seul, avec une belle neige à tracer suite aux précipitations de la nuit dernière. Seul, on est dans une autre disponibilité qu’à plusieurs, et c’est bien sûr encore autre chose s’il s’agit d’accompagner, de guider. Le silence est vivant, les souffles d’air s’entendent, de temps en temps on soupçonne un glissement animal. Vis-à-vis de la neige, c’est aussi une autre écoute car rien ne vient distraire le rythme méditatif de la montée. La nuit dernière il est tombé 30 cm, avec du vent, et je m’attendais à une neige nécessitant un peu d’attention. Dans les dernières pentes sous le sommet, cette impression a été confirmée par deux ou trois « woouf », ce sourd soupir de la neige, comme pour nous dire « mais que fais-tu là ? Ne vois-tu pas que la pente pourrait partir ? ». Alors on se demande si la montée doit s’arrêter là. Ou bien on choisit avec précaution où tracer, pour éviter les passages scabreux. Au sommet, personne.

Tuborg

Nous partons tôt, n’ayant aucune envie de nous retrouver derrière des cordées dans Tuborg (ni dans aucune autre cascade, d’ailleurs). Bien nous en prend, tout n’est que plaisir et il nous restera une longue après-midi devant nous....

Laubij, sans obligation

Arrivés en milieu de journée, direction Laubij, sans préjuger de ce qui nous attend. La première longueur est fort belle, il faut s’y activer un peu. Je m’engage dans la deuxième qui est en traversée ; les rideaux ne me semblent guère engageants, et je « mollis courageusement » ! Ce sera tout pour cette fois.

Le coyote et la fissure

Cogne. La cascade s’appelle Candelabro del Coyote. Une « chandelle », en effet, en deuxième longueur, met un peu de verticalité dans cette jolie escalade. La glace est suave, il ne fait pas froid, les ancrages inspirent confiance même si tout cela est un peu humide. Au sommet de ce passage, toutefois, une fissure horizontale barre la cascade, montrant qu’avec la douceur des jours précédents la glace a travaillé et que certaines de ces chandelles pourraient, à force, tomber. La glace vit.

21915

Du 12 janvier 1954, date de ma naissance, à aujourd’hui 12 janvier 2014, il s’est écoulé 21915 jours. J’ai été content qu’on me souhaite bon anniversaire, et puis on n’a quand même pas 60 ans tous les jours ! De là à marquer la date comme si c’était une échéance majeure de la vie, il y a un pas qui ne me tente guère. Cela étonne quelques-uns. Mais en quoi le 21915° jour est il si remarquable ?

La première cascade

Antarès est une étoile double du Scorpion dont la plus brillante composante est une supergéante rouge en fin de vie, d'un diamètre de 700 fois celui du Soleil, soit un volume 343 millions de fois plus élevé que lui. Elle est située à environ 520 années-lumière de la Terre. Toute ressemblance avec une cascade de glace du Valsavarenche ne saurait être que fortuite.

La première peau

Il est des lieux que l’on hésite à faire connaître ou à garder pour soi, pour le plaisir de la tranquillité. Oui, mais où est le plaisir s’il n’est pas partagé ?

La première Vallée de l'année

C’était aussi pour nous la première Vallée Blanche de cette saison d’hiver, l’occasion de nous retrouver en haute-montagne et d’en observer les conditions. Ciel un peu voilé, neige exceptionnelle, glacier déjà bien bouché grâce aux précipitations de l’automne, lumière mate et très peu d’autres skieurs : les ingrédients d’une fort belle journée, partagée avec Fabien Ibarra et Elise Longin.