Erik Decamp

Mountain Guide

Apr 2014

Jeannot, Martin, Stanislas

C’est Martin qui m’a appelé. Nous avions fait connaissance ce jour noir de fin mars où nous avons partagé l’émotion de l’adieu à Jean-Marc. Il s’est construit entre Martin et ses amis, et Jean-Marc, cette belle relation entre des personnes et « leur » guide, appelée à durer. Elle a été brisée. L’appel de Martin m’a à la fois fait plaisir et questionné. J’étais touché et inquiet. Nous avons fait le choix d’une sortie plaisir dans le créneau de beau temps de ce samedi, au col du Tour Noir. C’était aussi une manière de faire autrement connaissance. Les conditions étaient parfaites.

Voie Piola

Voie Piola, c’est devenu un terme générique, je ne sais même pas si celle-ci a un nom, c’est en tous cas devenu une sorte de label, l’assurance que ce sera de bon goût, en quelque sorte. J’étais déjà allé dans celle-ci, qui croise et tangente « Bon Voyage », à Barberine. Pour Fabien comme pour moi c’était une journée de reprise, le genre où l’on souhaite renouer avec le plaisir de la grimpe sans se mettre en difficulté, où l’on a envie de sentir à nouveau cette beauté, ce plaisir. Des journées que jusqu’à ce jour noir de mars nous aimions partager avec Jean-Marc. Il nous a manqué. Nous y avons pensé.

Après trois jours

Après trois jours, une belle complicité réunit notre petite troupe. Nous nous offrons une « grasse matinée » au refuge Gnifetti (pas Margherita !), avant la descente sur Gressoney. Quelle saison de tous les plaisirs, où l’on peut skier jusqu’à la vallée et, une fois changés, profiter d’une terrasse ensoleillée toute printanière !

Gnifetti, Margherita

Gnifetti ou Margherita ? Le refuge (Margherita) est sur la Pointe (Gnifetti), mais la lecture de la carte procure une sorte d’indécision. Curieux arrêt, lors de cette montée, où chacun semble en déséquilibre !

Punta Giordano

J’aime pouvoir me dire qu’en allant en montagne j’aurai aussi l’occasion de partager un moment avec un ami, un collègue avec qui échanger sur les conditions du moment. Je retrouve Jimmy Sesana au pied des remontées mécaniques de Gressoney, brève rencontre, amicale, ouverte. C’est une manière pour moi de sentir un ancrage dans le lieu... Nous allons à la Pointe Giordano, cela nous permet dès le premier jour d’assurer l’ascension d’un 4000 dont mes compagnons rêvent depuis deux ans, lorsque l’Allalinhorn était resté dans ses nuages.